Mise en valeur des traits fonctionnels et de la rusticité du bleuet nain pour améliorer son rendement au Saguenay–Lac-Saint-Jean

Titre du projet : Mise en valeur des traits fonctionnels et de la rusticité du bleuet nain pour améliorer son rendement au Saguenay–Lac-Saint-Jean

 

Année de réalisation : 2014-2017

 

Chercheurs impliqués :

 

  • Demandeur principal : Robert Bradley, Ph.D., agr., professeure titulaire, Université de Sherbrooke
  • Co-demandeur : Maxime Paré, Ph.D., professeure titulaire, Université du Québec à Chicoutimi
  • Co-demandeur : Jean Lafond, Ph.D., chercheur, Agriculture et Agroalimentaire Canada à Québec
  • Collaborateur :  Club-conseil bleuet

 

Financement octroyé par le FRAN-02 : 63 333 $

 

Montant total du projet : 218 000 $

 

Objectifs : Le présent projet de recherche comporte trois objectifs qui sont chacun rattachés à une problématique de production spécifique au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Premièrement, nous développerons des techniques novatrices pour favoriser la recolonisation du bleuet nain dans les zones dépéries des bleuetières. Deuxièmement, nous développerons des prescriptions de fertilisation optimale en tenant compte des préférences nutritionnelles et du % de recouvrement de la végétation compétitrice au bleuet. Troisièmement, nous mettrons en évidence les relations entre l’architecture de haies brise-vent, l’accumulation de neige en hiver et les rendements des bleuetières à l’été.

 

Résultats et retombées attendus : La production et commercialisation du bleuet sauvage est une activité économique importante au Saguenay–Lac-Saint-Jean. La particularité de cette production à fort caractère régional relève du fait que les fruits sont produits par des plantes sauvages plutôt que par des lignées améliorées pour des conditions de culture agricole conventionnelle. Il est donc primordial de considérer les traits fonctionnels du bleuet nain et de profiter de sa rusticité afin d’améliorer ses rendements sur les aires de production commerciales. Comme résultats, nous prévoyons démontrer qu’un humus forestier partiellement décomposé, ainsi qu’une luminosité temporairement réduite à 60–80 %, favoriseront la propagation de nouveaux rhizomes et la production de nouvelles tiges de bleuets. Nous nous attendons également à ce que cette recolonisation des zones dépéries en bleuets soit meilleure dans les zones d’influence des clôtures à neige et dans les dunes reprofilées. Deuxièmement, nous prévoyons démontrer que l’ammonium sulfaté est propice aux rendements du bleuet lorsque la végétation compétitrice est faible, alors qu’un amendement de compost forestier favorise le bleuet davantage lorsque la végétation compétitrice est forte. Troisièmement, nous prévoyons démontrer que les haies brise-vent qui ont une porosité minimum de 50 % puissent augmenter les rendements de bleuets sur une distance de 20x la hauteur de la haie.

 

Ce projet aura des retombées positives pour les producteurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean, en démontrant une façon efficace de recoloniser les zones dépéries en bleuet, en faisant la mise au point d’une fertilisation qui favorise le bleuet aux dépens des mauvaises herbes, et en optimisant les facteurs agroclimatiques qui influencent les rendements du bleuet. De plus, ce projet aura des retombées positives pour la capacité de recherche en région, en dynamisant le nouveau « Programme universitaire en agriculture nordique » de l’UQAC, en formant deux étudiants M. Sc. spécialisés en production du bleuet nain au Saguenay–Lac-Saint-Jean, et en créant des interactions et des synergies avec les producteurs et les intervenants principaux.

 

Ce projet compte sur la participation de deux universités (Chicoutimi et Sherbrooke), Agriculture et Agroalimentaire Canada (Normandin), le MAPAQ (Alma), le Club Conseil Bleuet (Dolbeau-Mistassini) et les producteurs de la région.

 

Conclusion : Une leçon pouvant être tirée de cette expérience serait que les boutures de rhizomes nues ne sont pas très efficaces à la recolonisation des zones dépéries, à moins d’en appliquer en grand nombre et de ne pas être presser à obtenir des résultats. Selon M. Bernard, qui est gérant de la Bleuètière coopérative de Normandin, il serait peut-être mieux de simplement transplanter des plants entiers de bleuets dans les zone dépéries.

Sur les sites avec les danthonie à épi, la fertilisation minérale a augmenté la biomasse du bleuet nain de 51% par rapport au témoins à la première année, alors que la fertilisation organique l’a diminué de 14%. Par contre, il n’y avait aucune différence significative de rendements de fruits entre le traitement minérale et organique. En contrpartie, la croissance de la danthonie à épi a augmentée de plus de 75% avec l’engrais minéral alors que l’engrais organique n’a pas eu d’effet sur sa croissance. Collectivement, nos données démontrent des gains de biomasse végétative du bleuet nain avec engrais minérale. Cependant, nos résultats suggèrent une plus faible compétitivité du bleuet pour l’acquisition de l’azote sous forme minéral par rapport aux deux autres plantes compétitrices. Ce phénomène est plus marqué quand le bleuet compétitionne avec la danthonie à épi qu’avec la comptonie voyageuse. Ces résultats sont cohérents avec certains faits connus de ces trois espèces. Par exemple, il à été démontré que les Éricacées, la famille du bleuet nain sauvage, sont bien adaptées pour assimiler l’azote du sol sous forme organique, grâce à leur association avec des mycorhizes éricoïdes spécialisés. En contrepartie, la danthonie à épi comme la majorité des graminées est incapable d’absorber l’azote organique alors qu’elle compétitionne très fortement pour l’absorption de l’azote minérale. La comptonie voyageuse quant à elle ne semble pas avoir été avantagé par aucun des traitements connu que la comptanie voyageuse, de la famille des Myricacées, est très compétitive sur des sols pauvres et en milieux perturbés grâce à quelques mécanismes d’acquisition de nutriments qu’elle a développé. Tout d’abord, cet arbuste est capable de fixer l’azote atmosphérique à l’aide d’une association symbiotique avec l’actinobactérie Frankia. De plus, la présence de racines en amas ( « cluster roots » ) lui permet d’être performant pour l’acquisition des nutriments dans des sols très pauvres. Nos résultats démontrent donc que les producteurs devraient utiliser une fertilisation minérale pauvre. Nos résultats démontrent donc que les producteurs devraient utiliser une fertilisation minérale quand il y a peu de mauvaises herbes et une fertilisation organique quand il y a beaucoup de graminées.

La distribution de la neige entre les HBV était très inégale, mais semblable d’une année à l’autre sur la moitié des HBV. Il y avait une forte accumulation de neige près des HBV du côté sous le vent, mais un manque de neige vers le milieu des HBV. Les dommages causés par le gel diminuaient exponentiellement, alors que les rendements en fruits augmentaient de façon linéaire, avec l’augmentation de la profondeur de la neige. Les résultats démontrent que les HBV ont un potentiel pour augmenter la couche nivale et pour diminuer les dommages causés par le gel au SLSJ. Les deux solutions envisagées serait de (1) diminuer la distance entre les HBV, et (2) augmenter leur périosité. 

 

 

 

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